Les producteurs de “La Planque” attaquent Luc Besson
Le studio EuropaCorp, à l’origine de The Lady, est attaqué en justice par les Films Alakis qui demandent 2,5 millions d’euros impayés.
L’histoire d’amour entre la banlieue et EuropaCorp tourne court. La société de Luc Besson, désireuse de donner leur chance aux jeunes créateurs, est assigné en référé le 29 février, par les producteurs délégués de la comédie La Planque. Leur société, les Films Alakis, reproche à EuropaCorp de ne pas lui avoir reversé 2,5 millions d’euros correspondant à des minimums garantis provenant de l’exploitation du film à l’international, des entrées en salle en France et de la vidéo. Du coup, la toute jeune structure se trouve en position délicate puisqu’elle ne peut ni payer ses fournisseurs, ni ses charges et risque la faillite. Sortie en salle au mois de septembre dernier, La Planque n’aurait pas non plus bénéficié d’efforts promotionnels de la part de la nouvelle direction des studios avec à sa tête Christophe Lambert et Emmanuelle Mignon. Resté en salle trois semaines, il n’attire que 49 487 spectateurs.
EuropaCorp estime pour sa part qu’Alakis en tant que producteur délégué est seul responsable du budget et de ses éventuels dépassements. Pourtant, à l’origine tout avait commencé comme un conte de fée. Créé à l’initiative de l’acteur et scénariste Jalil Naciri, le collectif Alakis veut donner une autre image des quartiers populaires et compte dans ses rangs, entre autre, les acteurs Ahcen Titi, ou encore Gilles Bellomi. En 2007, Alakis présente un court métrage dans plusieurs festivals et remporte un prix spécial à Genève avec La Planque. Luc Besson remarque le collectif et leur propose de réaliser leur premier long métrage. EuropaCorp s’occupe alors de trouver les financements auprès des chaînes de télévision et de distribuer le film en salle.
Canal +, mais aussi Direct 8, sont intéressés par le projet et Direct Cinema prend des parts de coproducteurs. Mais le buget initial est dépassé et les Films Alakis ne peuvent payer toutes leurs dettes. Ils adressent alors à EuropaCorp de débloquer de l’argent dû sur certain contrats comme l’exploitation DVD. Sans réponse du studio, ils décident d’entamer des poursuites devant le tribunal de commerce de Paris qui devrait trancher dans les prochains jours si cette demande et fondée ou non. Avant d’en arriver là, Jalil Naciri avait bien tenté à maintes reprises de reprendre contact avec Luc Besson. En vain.