Rita Hayworth – Gloire et blessures | ARTE Cinema
Disponible jusqu’au 10/09/2024
Déroulant la trajectoire de la flamboyante Rita Hayworth, cet émouvant portrait explore le fossé entre le glamour de la star et les fêlures de la femme.
“Tous les hommes que j’ai connus sont tombés amoureux de Gilda, mais ils se sont réveillés avec moi.” Élevée au rang de “déesse de l’amour” grâce à son numéro de femme fatale dégantée au son de “Put the Blame on Mame” dans le film de Charles Vidor, Rita Hayworth était à mille lieues de l’image qu’elle renvoyait à l’écran. Née Margarita Carmen Cansino en 1918 à Brooklyn, elle arrête l’école à 12 ans pour devenir la partenaire de scène de son père, professeur de danse d’origine sévillane. C’est pour sortir de ses griffes incestueuses qu’elle épouse l’homme d’affaires Ed Judson, lequel voit en elle son billet d’entrée à Hollywood. Son mari et Harry Cohn, le tyrannique patron de la Columbia, s’entendent pour gommer ses racines espagnoles, de son patronyme à sa chevelure. Désormais prototype de l’idéal de beauté américain, Rita Hayworth virevolte aux côtés de Fred Astaire ou de Gene Kelly (La reine de Broadway), tandis que les soldats partis au combat s’arrachent ses portraits. Timide et rongée par un complexe d’infériorité, la belle s’éprend du génial Orson Welles, qui lui donne une fille et un rôle incompris (La dame de Shanghai). Dévastée par leur divorce, elle se réfugie en Europe, où elle rencontre le prince – charmant mais infidèle – Ali Khan, avec qui elle convole en 1949. De retour aux États-Unis quatre ans plus tard, l’actrice reprend le chemin des plateaux (L’enfer des tropiques), tout en s’abîmant dans une union alcoolisée avec le chanteur Dick Haymes. Marquée par les épreuves et les années, puis par les assauts d’une maladie d’Alzheimer qui ne dit pas encore son nom et l’emportera en 1987, Rita Hayworth assume de vieillir à l’écran, révélant la profondeur de son jeu dans des films tels que Tables séparées (produit par son cinquième et dernier mari, James Hill) ou Ceux de Cordura.
Icône fragile
Convoquant images d’archives, extraits de films et témoignages (sa deuxième fille, la princesse Yasmin Aga Khan, Budd Burton Moss, son dernier manager, mais aussi l’actrice Constance Towers ou la journaliste Patricia Bosworth), ce film brosse le portrait sensible d’une icône fragile, danseuse et comédienne éblouissante qui, derrière son sourire radieux, cachait de profondes blessures et un désir inassouvi d’être aimée pour ce qu’elle était.
Documentaire de Henning van Lil et Katja Runge (Allemagne, 2019, 52mn)
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